Yauheni HUTAROVICH

LE RECRUTEMENT

Interview paru dans Velomagazine, le 28/02/2008

 Allez-vous être uniquement le poisson de pilote de Sébastien Chavanel cette année ?  Yauheni -- Cela dépend des scénarios de courses en fait, si il est dans l’équipe ou pas. Lorsque je vais courir avec Sébastien, je vais lui lancer le sprint, le protéger le plus possible avant l’emballage final. Mais si je suis le seul sprinter de l’équipe, je saisirais ma chance. Je mesure en tout cas ma chance de faire partie de l’effectif de la Française des Jeux. Roubaix c’était déjà une équipe de haut-niveau, mais là c’est encore un cran au-dessus. Tout est impeccable, magnifique. Un souci, il est réglé en un coup de fil. Tout est solutionné en une seconde. C’est énorme.

Vous avez en plus débuté de fort belle manière au Tour Med ?

  Yauheni -- Je suis content en effet de ma première course de la saison. J’ai essayé de faire le maximum pour gagner avec ma nouvelle équipe, mais cela n’a pas rigolé. J’aurais été encore plus content si j’avais pu remporter une victoire, mais c’est comme cela. Je termine malgré tout troisième au classement par points de cette épreuve, je fais deuxième, troisième et septième aux arrivées d’étapes. Je suis assez content. Maintenant j’ai des ambitions pour essayer de bien faire sur Paris-Roubaix. J’aimerais aussi disputer les Jeux de Pékin avec mon pays, remporter le championnat de biélorussie et faire quelque chose sur le Giro d’Italie. C’est une course qui me plaît beaucoup, même si je ne l’ai jamais faite.

Yauheni, pouvez-vous nous dire comment vous êtes arrivé en France ?

  Yauheni -- J’ai d’abord commencé le vélo parce que juste à côté de chez moi, à deux pâtés de maison de mon immeuble, il y avait une école de cyclisme. J’y suis allé, ça m’a plu. Ce qui m’a donné envie, c’est que je voyais tous les autres enfants qui pratiquaient ce sport, rigoler. Cela m’a donné envie d’aller voir, de pratiquer. J’avais onze, et j’y suis resté. Je suis ensuite allé en France, à l’UV Aube, parce que Alexandre Usov avait été dans ce club avant moi.

Et vous y êtes arrivé comment ? Yauheni -- Je fais 14ème des championnats du Monde juniors à Plouay alors que je n’étais que juniors première année. L’UV Aube m’a dit qu’elle me prendrait après mes dix-huit ans. Mais je n’ai fait longtemps que des apparitions dans ce club pour des soucis de visas. J’y suis resté quatre mois en 2002, pareil en 2003 et cinq mois en 2004. Je n’ai pas eu de visa en 2005, et j’ai envisagé de stopper le cyclisme. J’ai eu l’opportunité d’aller quelques mois dans une équipe Italienne. Je devais courir en 2006 en Italie, chez Vellutex mais cela s’est mal passé là-bas. Le directeur-sportif est un peu “fou”. Il voulait que je vienne chez lui rapidement, mais je ne pouvais pas car j’avais mes études à finir. Il m’a démonté entièrement mon vélo, et quand je suis arrivé en Italie, m’a dit que je ne pourrais pas m’entraîner. Je suis parti. J’avais un visa d’un an cette année là, et j’ai appelé l’UV Aube pour prendre des nouvelles. Ils m’ont dit au fil de la conservation que si j’avais un visa, il y avait une place pour moi au sein de l’effectif. J’y suis allé. J’ai fait une belle saison, et je suis passé chez Roubaix. Il y a une chose qui est bien c’est que maintenant que je suis pro, je n’ai plus de soucis de visas...